Stress et dépression raccourcissent bien les télomères, et donc la durée de vie ?

Par Janlou Chaput, Futura-Sciences 


Les sujets dépressifs ont des télomères plus courts que les personnes en bonne santé mentale. Voilà qui confirmerait de précédents résultats sur la longueur de ces terminaisons chromosomiques comme biomarqueurs pour le stress. Mais cela pose aussi la question de l’effet du mal-être sur l’espérance de vie.
 
Derrière un nom barbare se cache un composant important du corps humain. L’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien, composé de deux glandes endocrines situées dans le cerveau (hypothalamus et hypophyse) et d’une troisième qu’on retrouve juste au-dessus des reins (glandes surrénales), joue un rôle fondamental dans la régulation du stress, en sécrétant une hormone appelée cortisol.
Des études précédentes ont montré que les dérégulations de l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien, parmi lesquelles la dépression, affectaient la longueur des télomères, en les raccourcissant. Les télomères sont des brins d’ADN non codants qui composent l’extrémité des chromosomes et qui les préservent de pertes de données génétiques.
Des chercheurs suédois de l’université d’Umeå ont voulu se pencher sur les relations entre la longueur des télomères et les facettes biologiques et physiologiques du stress chez des patients dépressifs. Leurs résultats sont publiés dans Biological Psychiatry

Ces chromosomes humains, en gris, sont tous dotés de télomères, en blanc sur cette image. Ces régions de l'ADN sont hautement répétitives et non codantes. Lors de chaque division, elles s'érodent petit à petit, ce qui conduit à terme au vieillissement cellulaire. © U.S. Department of Energy Human Genome Program, Wikipédia, DP
  
Plus de déprime, moins de télomère
 
Pour cela, ils ont commencé à mesurer la longueur des télomères chez 91 patients souffrant de dépression, et l’ont comparée avec celle obtenue chez 451 sujets témoins. En parallèle, le niveau de stress a également été estimé, en relevant d’une part les concentrations en cortisol, et d’autre part en soumettant les volontaires à un questionnaire.
Les télomères sont bien plus courts chez les personnes atteintes de troubles dépressifs que chez les sujets en bonne santé, ce qui vient confirmer les résultats des études précédentes. Mikael Wikgren, l’un des auteurs de l’étude, précise les résultats. « Nos découvertes suggèrent que le stress joue un rôle important dans la dépression, puisque les télomères étaient particulièrement courts chez les patients présentant un axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien sensible. » 

Dépression et vieillissement accéléré : faut-il y voir un lien ?
 
À la lecture de ces résultats, on est facilement tenté de faire le lien entre la dépression et l’espérance de vie, que les auteurs n’évoquent pas. En effet, plusieurs travaux ont montré que le vieillissement se manifestait notamment par une réduction de la longueur des télomères. Certains scientifiques prétendent même pouvoir définir la durée de l’existence à partir d’un simple test sanguin.
On sait que les personnes dépressives ont une durée de vie plus courte, mais ces chiffres sont faussés par le taux de suicide de cette population. Peut-on aussi imputer cela à la physiologie ?

Print Friendly and PDF

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

La Russie veut réaliser le rêve de la Grande Eurasie

La voiture qui fonctionne a l'eau au japon

Nouveau scandale sanitaire en vue

Syrie : Les sanctions de l’Occident sont l’autre visage du terrorisme.

Restriction de prescription de l’azithromycine du traitement du Pr. Raoult : une stratégie du gouvernement pour éviter des poursuites judiciaires ?

Facebook peut-il changer les résultats d’une élection ? Et que faire avec cela ?