Le Jihād en Islam (2/2)

zeinab abdelaziz

 

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Le Jihād en Islam (2/2)

 

Approche Islamique

 

Le Jihād en Islam, dans le sens guerrier du terme, prend une signification légale, licite, dans la mesure où il est considéré comme défense. Une défense de soi, de sa famille, de sa patrie et de sa religion. De là, il est considéré comme étant la plus pure de toutes les guerres, de tous les points de vues : Que ce soit le but, le style du combat, les conditions et les règlementations de son déroulement, l’échéance ou l’arrêt des hostilités, les effets ou les séquelles de cette guerre.

Toutes les étapes de cette guerre Jihâd sont clairement distinctes, que ce soit dans les Versets du Qur’ān, dans les Hadiths du Prophète, comme pour chaque musulman.

 

Mais le fanatisme borné et les manipulations exercées, que ce soit dans les traductions erronées du Qur’ān, des Hadiths ou de la grande majorité des textes de la Tradition islamique, menèrent à une vraie méconnaissance de l’Islam.

 

À quoi s’ajoute le refus obstiné du fanatisme ecclésial de reconnaître l’Islam comme la troisième et dernière Révélation du monothéisme, et surtout le fait d’insister à en faire un parti de lutte, et par-là, un domaine à combattre, en fournissant des faits incorrects pour justifier les attaques ou même son élimination.

 

Tout cela provoqua incontestablement une immense confusion dans le concept même du mot Jihâd chez les occidentaux, de sorte qu’une idée inexacte finit par s’implanter, disant que l’Islam a été répandu par l’épée, qu’il actionne la guerre, fomente la haine et la discorde, excite à la violence et à la brutalité, à quoi s’ajouta, ces derniers temps, les termes de terreur, terrorisme et terroristes!

 

Pour réfuter ces impostures, il suffit de montrer ce qu’Allah A ordonné comme justice et équité : Ne point mélanger les choses, ne point confondre les données ou la vérité ; ne rechercher que la vérité ; ne jamais calomnier ou médire. Nombreux sont les Versets qui le prescrivent, à ne citer que : « O gens du Livre, pourquoi confondez-vous le vrai avec le faux et taisez-vous la vérité en le sachant ? » (2 : 71).

 

Cependant, on ne peut nier l’effort de tant d’honnêtes occidentaux, qui ont démenti ces calomnies,

qui ont essayé de rectifier ces images ou ces données faussées, furent-ils anciens ou modernes, à ne citer que Thomas Carlyle : les Héros et le culte des Héros ; Gustave Lebon : la Civilisation des Arabes ; Sigrid Hunke : le Soleil d’Allah brille sur l’Occident ; Marcel Boisard : Islam et Occident ; Maurice Bucaille : La Bible, le Coran et la Science, qui montrèrent preuves en main, non seulement que l’Islam ne s’est pas répandu par l’épée, par la force ou la contrainte, mais montrèrent comment les musulmans ne se livrèrent jamais à aucune destruction, ne commencèrent jamais une attaque, que le fanatisme imputé aux musulmans n’est que légendes et pure propagande ennemie, démenties par d’innombrables preuves.

 

Le Messager d’Allah passa treize ans à Makkah, incitant vers la Cause d’Allah par la sagesse et la bienveillante exhortation. Le résultat direct de ce bref séjour fut l’adoption de l’Islam par des gens de toutes les classes, bien que la plupart fût du nombre des déshérités. Le Prophète n’avait point de fortune pour les soudoyer, tel que le prétendent quelques esprits mal tournés, n’avait point de pouvoir grâce auquel il pouvait les attirer ! Il n’avait que le Message divin qu’il reçut : «Et Nous ne t’Envoyâmes que Miséricorde pour les Univers » (19: 107). Une miséricorde totale, universelle, qui se manifesta dans toutes les actions et les attitudes de Muhammad (saws).

 

Malgré cette attention profondément humaine, extrêmement persévérante, l’Islam était attaqué des païens et des mécréants. Les musulmans ont subi toutes sortes d’atrocités, de supplices, de tortures et de tourmentes, surtout les déshérités d’entre eux, les esclaves et ceux qui n’ont point d’appui. Car au début de sa parution, l’Islam était considéré comme un schisme, par les manipulateurs du Message Chrétiens, comme le schisme d’Arius, de Mani ou de tant d’autres, qui refusèrent la déification de Jésus. Mais rien ne détourna ces jeunes musulmans de leur religion, de leur choix délibéré ou ébranla leur foi. Tels de vrais héros, ils résistèrent solidement, malgré leur nombre réduit, et malgré leur pauvreté. Personne d’entre eux ne s’est apostasié ou succomba aux tentatives variées des mécréants. Ce qui continue à faire le désespoir des missionnaires jusqu’à nos jours.

 

Le Qur’ān et la Sunna (la Tradition du Prophète), sont les Sources principales de l’Islam, dans lesquelles on trouve, expliqués et précisés, les significations variées du Jihād. Quiconque se réfère à ces Versets ou à ces Hadiths, saisira clairement l’étendue du vrai sens de ce terme, qui subit de longues distorsions ou amputations, pour le restreindre obstinément à celui de guerres sanguinaires, exterminatrices, genre Croisades chrétiennes. Tandis qu’en réalité, celui qui combat pour la cause d’Allah, est une sorte de noble Chevalier, au profond sens du terme, dont l’éducation était formée selon les critères les plus élevés du caractère chevaleresque. Un guerrier qui se conforme aux obligations et aux interdictions divines qui lui ordonnent le contrôle de soi, non seulement durant le combat, mais aussi avant et après son déroulement.

 

Avant la bataille, le combattant se doit d’être libéré de toute convoitise, se doit de ne point aller en campagne pour un quelconque profit personnel, fût-il pour son clan, sa famille ou pour tout autre intérêt matériel, terrestre. Il a l’obligation de se plier aux conditions et aux règlements prescrits par Allah, pour le Jihād, comme il a l’obligation de combattre pour l’amour d’Allah. Et même cette expression, combattre pour l’Amour d’Allah, ne désigne pas seulement de prendre part à une bataille pour répandre la Parole d’Allah, mais s’applique aussi à tous les domaines, dans le sens où l’on est censé œuvrer bénévolement, apprendre à donner, aimer l’acte de donner sans s’attendre à une rémunération quelconque. Cela signifie aussi que le combattant doit se conformer aux Ordres d’Allah, d’être prêt à mettre fin immédiatement à la guerre, dès qu’une transgression est commise contre l’une de ses conditions, nonobstant l’état dans lequel se trouve le vaillant Chevalier combattant. Qu’il soit vainqueur ou ayant subi un tort quelconque par l’ennemi, les prescriptions divines ne peuvent être transgressées. Le Qur’ān ordonnant distinctement : le contrôle de soi, la prohibition de la vengeance, et le fait de s’en tenir aux strictes implications de la morale.

 

Toutes ces ordonnances concernant la bataille, la guerre ou le combat, sont considérées avoir affaire avec ce que le Prophète appelait : « Le petit Jihād. » Car un combat de guerre est d’une durée passagère, déterminée par le début et la fin des hostilités. Quant au « grand Jihād », à cette vraie et durable conquête que le combattant, comme tout autre musulman, se doit de mener sa vie durant, c’est le Jihād avec soi-même. Un Jihād à mener à tout moment, très consciencieusement, afin de ne point s’infléchir du droit chemin, et par-là, nuire à soi-même ou à autrui.

 

L’application sociale et extérieure de l’expression « al-Jihād al-açghar » de petite guerre, le Jihād le plus petit, n’est que secondaire, et ne constitue, en réalité, qu’un effort, qu’un combat fourni en une courte durée, relativement parlant, et quelle que soit la durée de la bataille. Tandis que le « Jihād al-Akbar », ce grand Jihād, le Jihād le plus grand, la vraie véritable guerre sainte que doit mener chaque être humain, digne de cette appellation, est d’ordre purement intérieur et spirituel.

 

À noter la distinction qu’il y a entre les deux appellations : « le Jihād le plus petit » et « le Jihād le plus grand ». Sinon la différence serait : le petit et le grand. Mais cette distinction entre diminutif et superlatif ne désigne pas seulement qu’il y a une différence entre petit et grand, mais qu’il y a des degrés variés de différenciations entre toute une série de genres de Jihād : Une étendue de petits Jihād, et une étendue de grands Jihād. L’échelle est en rapport avec le côté évolutif de la personne, et c’est par-là que le sens de sainteté est englobé dans le terme, car tout l’effort doit se passer sous les normes de la parole d’Allah et Ses prescriptions, dans le chemin de rectitude.

 

Cette distinction repose sur un Hadith du Prophète qui, rentrant d’une campagne, fit cette remarque : « Nous sommes revenus du Jihād le plus petit, au Jihād le plus grand ». Car la principale raison d’être de la guerre est de faire cesser un désordre quelconque et de rétablir l’ordre ; de mettre fin à une injustice pour rétablir justice et équité, le but même de la guerre étant l’établissement de la paix, dans la vraie étendue du terme, et non dans le sens de carnage et d’extermination qui se passent de nos jours, où un seul État se veut impertinemment seigneur et maître de la Terre! Cette grande guerre sainte représente la lutte de l’homme contre les instincts, les vrais ennemis qu’il porte en lui-même, c’est-à-dire contre tous les éléments qui, en lui, sont contraires à l’ordre et à l’unité, contraire à cette sérénité pacificatrice à laquelle on doit aboutir.

 

Il ne s’agit donc pas d’anéantir ces éléments contraires, mais de les transformer, en les guidant vers l’unité de la personne. Puisque un des principaux devoir de l’être humain est de réaliser l’unité en lui-même, afin d’arriver à réaliser l’unité de la pensée et celle de l’action, d’abord, et, à un niveau beaucoup plus élevé, l’unité entre la pensée et l’action. Face à une telle maîtrise de soi, rien ne peut plus nuire à cet être humain.

 

Suivent les principaux Versets du Qur’ān qui traitent du Jihād, même si la plupart d’entre eux ont déjà été cité dans la partie précédente :

 

* - « Combattez pour la cause d’Allah, ceux qui vous combattent, et n’agressez point, car Allah n’Aime point les agresseurs. Et tuez-les où vous les saisirez, expulsez-les de là où ils vous ont expulsés : la sédition est pire que le meurtre. Ne les combattez pas auprès de la Mosquée Sacrée à moins qu’ils ne vous y combattent. Si alors ils vous combattent, tuez-les. Telle est la punition des mécréants » (2 : 190, 191) ;

 

* - « S’ils s’arrêtent, alors Allah Est Absoluteur, Miséricordieux. Et combattez-les jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de sédition et que la Religion soit pour Allah. Si jamais ils s’arrêtent : pas d’agression, sauf contre les injustes » (2 : 192, 193) ;

 

* - « Le combat vous a été prescrit et c’est une abomination pour vous ; mais il se peut que vous haïssiez quelque chose et que ce soit un bien pour vous, et il se peut que vous aimiez quelque chose et que ce soit un mal pour vous. Cependant, Allah Sait et vous ne savez pas » (2 : 216) ;

 

* - « Ils t’interrogent sur le combat durant le mois sacré, dis : "Y combattre est une lourde coulpe, écartement de la cause d’Allah et mécréance envers Lui et la Mosquée Sacrée. Mais en expulser ses habitants est encore plus grave pour Allah". La sédition est plus grave que le meurtre » (2 : 217) ;

 

* - « Et combien de Prophètes [il y eut] avec lesquels combattaient un grand nombre de rabbins, sans jamais perdre courage de ce qui les atteints, pour la cause d’Allah, et sans jamais s’affaiblir ou céder. Allah Aime les persévérants » (3 : 146) ;

 

* - « Et ne considère point, ceux qui sont tués pour la cause d’Allah, comme morts, bien au contraire : ils sont vivants auprès de leur Seigneur et reçoivent leur subsistance. » (3 : 169) ;

 

* - « Ceux qui ont émigré et furent expulsés de leurs demeures, qui ont souffert pour Ma cause, qui ont combattu et furent tués, J’Expierai sûrement leurs mauvaises actions. » (3 : 195) ;

 

* - « Que ceux qui troquent la vie Future contre la vie terrestre combattent donc pour la cause d’Allah ! Quiconque combat pour la cause d’Allah et qu’il soit tué, ou qu’il vainque, Nous lui Accorderons une immense rémunération » (4 : 74) ;

 

* - « Que ne combattez-vous donc pas pour la cause d’Allah ? Il est d’entre les opprimés des hommes, des femmes et des enfants qui disent : Notre Seigneur, Sors-nous de cette Cité dont les habitants sont injustes. Donne-nous de Ta part un protecteur et Donne-nous de chez Toi un partisan » (4 : 75) ;

 

* - « Mais s’ils battent en retraite, et ne vous combattent plus, ou s’ils vous proposent la paix, Allah ne vous Donne alors aucun moyen contre eux » (4 : 90) ;

 

* - « Et lorsqu’Allah vous A Promis l’un des deux partis, qu’il sera à vous, et vous souhaitiez que celui qui était sans armes vous revienne, tandis qu’Allah Veut que la Vérité s’établisse par Ses Paroles, et qu’Il Extermine les mécréants, afin qu’Il Etablisse le Vrai et qu’Il Annihile le faux, même contre le gré des malfaiteurs » (8 : 7,8) ;

 

* - « Vous ne les avez pas tués, c’est Allah qui les Tua. Et tu n’as point lancé, lorsque tu as lancé, c’est Allah qui lança » (8 : 17) ;

 

* - « Et combattez-les jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de sédition et que la Religion, en sa totalité, soit pour Allah. Alors s’ils cessent, Allah Omnivoit sûrement ce qu’ils font » (8 : 39) ;

 

* - « Et ne soyez pas comme ceux qui sont sortis de leurs demeures par ingratitude [envers Allah], par ostentation devant les hommes, et rebutent de la cause d’Allah, mais Allah Domine ce qu’ils font » (8 : 47) ;

 

* - « Et s’ils s’inclinent vers la paix, incline-toi aussi et fie-toi à Allah. Il Est, Lui, l’Omni-Audient, le Tout-Scient » (8 : 61) ;

 

* - « O Prophète, dis à ceux qui sont entre vos mains des captifs : "Si Allah Voit quelque bien en vos cœurs, Il vous Donnera mieux que ce qui vous a été pris et vous Absoudra ". Allah Est Absoluteur, Miséricordieux » (8 : 70) ;

 

* - « S’ils se repentent, accomplissent la prière, s’acquittent de la Zakât, libérez-les. Certes, Allah Est Absoluteur, Miséricordieux. Et si un des polythéistes te demande refuge, donne-lui refuge afin qu’il entende les paroles d’Allah, ensuite fais-le parvenir à son lieu de sécurité. Cela, parce que ce sont des gens qui ne savent pas » (9 : 5,6) ;

 

* - « Certes, Allah A Racheté des croyants leurs âmes et leurs biens, par le Paradis qui sera à eux. Ils combattent pour la cause d’Allah, ils tuent et ils sont tués » (9 : 111) ;

 

* - « Il a été permis à ceux qui sont combattus, de se défendre, en raison de l’injustice qu’ils ont subie. Certes, pour leur donner victoire, Allah Est sûrement Omnipuissant. Ceux qui furent expulsés de leurs demeures sans aucune juste cause, rien que pour avoir dit : "Notre Seigneur Est Allah " (22 : 39,40).

 

Bien que les critères de ces Versets aient été relevés dans la partie précédente, on ne saurait trop répéter ou démontrer, Textes en main, que l’Islam est loin de toutes les accusations qu’on lui impute, que le sens du mot Jihâd est d’une ampleur qui lui fait honneur, et qu’il n’a rien à voir avec le sens agressif auquel on le restreint pour en faire un équivalent des Croisades chrétiennes.

 

Ci-suivent les Hadiths du Prophète :

 

1- El-Termezi rapporte : « Quand le Prophète envoyait un prince à la tête d’une armée, il lui recommandait de craindre Allah, lui et ceux qui l’accompagnent, puis disait : Conquérez au Nom d’Allah, pour la cause d’Allah, et combattez quiconque mécroit en Allah. N’exagérez pas au butin, ne trahissez point, ne mutilez pas les morts et ne tuez pas un bébé. Si vous allez à la rencontre de votre ennemi parmi les mécréants, proposez-leur l’un des trois choix à faire, s’ils te répondent à l’un des trois, accepte de leur part et cesse de les combattre :

   A- Invite-les à l’Islam, à quitter leurs demeures et à se joindre au nombre des émigrants. Dis-leur : s’ils consentent, il leur revient ce qui revient aux émigrants.

 

   B- S’ils refusent : Dis-leur qu’ils seront considérés comme les nomades du désert parmi les musulmans : Il leur adviendra ce qui advient aux nomades du désert, ils n’auront pas droit au butin ou aux biens, à moins qu’ils combattent pour la cause d’Allah.

  

C- S’ils refusent, aie recours à Allah contre eux et combats-les. Et si tu assièges une forteresse et qu’ils veuillent que tu leur appliques le jugement d’Allah et de Son Prophète, ne leur accorde ni le jugement d’Allah ni celui de Son Prophète, et accorde-leur ton jugement à toi et celui de tes compagnons, car si vous manquez à votre jugement et à celui de vos compagnons, c’est mieux que de manquer au jugement d’Allah et à celui de Son Prophète. Et si tu assièges les gens d’une forteresse, et qu’ils te demandent de les juger selon le jugement d’Allah, ne les jugez pas selon le jugement d’Allah, mais juges-les selon ton pouvoir, car tu ne sais si tu appliquerais justement le jugement d’Allah en ce qui les concerne ou pas ».

 

2- D’après Abu Hurayra : « Allah Se porte garant pour quiconque combat pour Sa cause : Ne le fera quitter sa maison qu’un combat pour Sa cause ; ainsi que la réalisation de Sa parole : De le Faire entrer au Paradis ou de le Faire rentrer chez lui, à la maison de laquelle il est sorti, avec ce qu’il a reçu comme rémunération ou butin ».

 

3- Wahb, qui demandait à Gaber à propos de la tribu de Thaqîf lorsqu’elle fit acte d’allégeance au Prophète, rapporte qu’elle mit comme condition de ne pas payer les aumônes ni de prendre part au Jihâd. Mais il entendit le Prophète dire après cela : « Ils paieront et ils combattront s’ils adoptent l’Islam ».

 

4- Sa’ad al- Ashhaly rapporte : Le Messager d’Allah reçut une épée de Nagrân, et lorsque Muhammad ebn Maslama vint le voir, il la lui donna en disant : « Combat avec pour la cause d’Allah, et si les gens se corrompent, frappes-en le rocher puis rentre chez toi et reste cloîtré jusqu’à ce qu’une main te tue par erreur ou que tu meurs de mort naturelle. El-Hakim dit : Pour ces raisons et ce qui leur est semblable eut lieu l’abandon de celui qui abandonna le combat avec ‘Ali (as), et le combat de celui qui le combattait ».

 

5- Saïd ebn Gubeyr rapporte : Ebn ‘Omar vint à notre rencontre, alors quelqu’un demanda : «Qu’en penses-tu du combat de la sédition ? » Il dit : « Connais-tu ce qu’est la sédition ? Muhammad (saws) combattait les polythéistes. Les attaquer était une sédition, mais non comme votre combat pour le royaume ».

 

6- ‘Abdallah ebn ‘Amr rapporte : Un homme vint voir le Prophète et lui dit : « Je voudrai prendre part au Jihâd. » Le Prophète lui demanda : « Tes père et mère vivent-ils ? » Le type acquiesça. Alors le Prophète lui dit : « Lutte pour leur bien-être ».

 

7- Abul-Yamân dit : « Quelqu’un demanda au Prophète : Quel est le meilleur des gens ? Il répondit : « Un croyant qui combat pour la cause d’Allah par lui-même et par ses biens ». On lui demanda : Et qui encore ? Il dit : « Un croyant qui se trouve dans un vallon à travers les montagnes, qui craint Allah, et qui ne nuit pas aux gens ».

 

8- Suleyman ebn Harb dit : Un homme demanda au Prophète : « L’homme combat pour le butin, l’homme combat pour la renommée, l’homme combat pour sa valeur, qui donc combat pour la cause d’Allah ? » Il dit : « Celui qui combat pour que la Parole d’Allah soit la plus élevée, c’est dans la voie d’Allah ».

 

9- Le Prophète dit « Les martyres sont au nombre de cinq : le poignardé, l’éventré, le noyé, l’enseveli sous des ruines, et le martyr pour la cause d’Allah ».

 

10- Durant la bataille d’Ohod, nombre de combattants furent blessés. Aïcha, fille d’Abu Bakr, et om Solaym, retroussèrent leurs manches, remplirent les outres et donnèrent à boire aux blessés, puis retournaient, emplissaient les outres et donnaient à boire aux blessés.

 

11- La fille de Mu’awwaz dit : « Nous sortions en combat avec le Prophète, nous donnions à boire aux gens, nous les servions, et ramenions les blessés et les morts à al-Madinah ».

 

12- Aïcha dit : « Quand le Prophète est mort, son bouclier était mis en gage, chez un juif, pour trente mesures d’orge ».

 

13- Le Prophète (saws) incitait à l’Islam en disant les deux Versets suivants : « O gens du Livre, venez-en à une parole normative entre nous et vous : de n’adorer qu’Allah, de ne rien Lui associer, et que nous ne nous prenions point les uns les autres pour seigneurs à l’exclusion d’Allah ». Et s’ils s’en détournent, alors dites : « Témoignez que nous sommes musulmans » (3 : 64). Et : « Il n’appartient à nul être humain à qui Allah A Donné le Livre, la Sagesse et la Prophétie, qu’il dise ensuite aux hommes : « Soyez des adorateurs pour moi, à l’exclusion d’Allah », mais : « Soyez des Hommes-du-Seigneur, puisque vous enseignez le Livre et puisque vous l’étudiez » (3 : 79).

 

14- Ebn Younes dit : « Lors d’une des campagnes du Prophète on trouva une femme tuée. Le Prophète prohiba de tuer les femmes et les enfants ».

 

15- Le Prophète dit : « Libérez les prisonniers, nourrissez l’affamé, soignez les malades ».

 

Avant de relever ce qui en ressort de ces Versets et de ces Hadiths, comme normes ou conditions, comme règlementation, signalons d’abord le rôle de la femme, qui sortait en campagne avec les combattants, tenait le rôle d’infirmière, soignait, transportait les blessés ou les morts, ce qui veut dire qu’elle ne restait point cloîtrée à la maison, selon cette fameuse image orientaliste, imposée surtout à partir du XVIIIe siècle. Il en ressort essentiellement de ces Textes, que le but de la guerre en Islam, en ses grandes lignes, est définit par les points suivants :

 

1 - La noblesse de caractère, la clarté des moyens et du but.

 

2 - Aucun combat ne doit être mené qu’avec les combattants ; pas d’agression contre les civils.

 

3 - Ne point tuer femmes, enfants ou vieillards.

 

4 - Repousser l’attaque, assumer la défense de soi, de la patrie et de la religion.

 

5 - Faire triompher la vérité et la justice.

 

6- Si l’ennemi s’incline vers la paix et cesse de combattre, nulle agression alors ne doit être menée contre lui, mais contre les injustes seulement.

 

7- La revendication des droits usurpés

 

8- Faire triompher la vérité et la justice.

 

9- La protection des captifs est un impératif. Ils ont droit à être traités d’une façon digne de tout être humain.

 

10- Protéger l’environnement est aussi un impératif, y compris la protection des animaux, ne point les tuer sans raison, ne point brûler les arbres ou nuire aux plantes, aux fruits ou à l’eau ; ne point souiller les puits ni démolir les maisons.

 

11- Assurer l’Appel à Allah, donner l’occasion aux miséreux, qui veulent adopter l’Islam, de s’y joindre.

 

12- La protection de la liberté de croyance est nettement recommandée, surtout pour les propriétaires des cloîtres et pour les moines ; ne pas leur porter atteinte.

 

12- Ne point aller au combat par ostentation, mais par amour d’Allah et pour sa cause.

 

Il en ressort nettement de ce qui précède, que le Jihād en Islam se caractérise foncièrement et par la noblesse du but et par la noblesse des moyens. Il n’est donc point étrange que les conséquences et les résultats qui en découlent soient tout à fait cohérents à ce système, un système tout de clarté et d’une morale d’un haut degré. Les résultats étant les dépendances directes des préludes, il n’est pas étonnant de voir un système qui sort de l’ordinaire vécu, qui tranche avec ce qui se passait dans les époques préislamiques ou parmi les mécréants. L’état social et politique d’un pays, d’une nation, étant toujours en rapport direct avec la composition et la nature de son armée. Il va sans dire qu’à un moment donné de l’histoire de toute nation, les conceptions morales, juridiques, politiques et religieuses prévalent et modèlent l’armée et déterminent les combats qu’elle mène. Les conceptions islamiques dans ce domaine peuvent être résumées aux points suivants :

 

1 - La formation de la personne, du combattant, selon les critères de l’élévation d’âme, de l’entre aide, de la vraie Chevalerie.

 

2 - L’élimination des idoles, qui ne sont en fait d’aucune aide ; l’élimination du mal qui mène à la perturbation et à la désagrégation de par la nation.

 

3 - Justice et liberté doivent être réalisée pour tout le monde, quelle que soit leur croyance.

 

4 - Donner priorité aux affaires publiques avant l’intérêt personnel.

 

5 - Formation d’une force de défense convenable, pour maintenir la sécurité des gens dans leurs demeures, comme dans leur patrie.

 

Étant un des phénomènes sociaux les plus reculés de l’histoire, la guerre, comme les sociétés, passa par plusieurs étapes en son déroulement à travers les âges. C’est une des conséquences des relations sociales. Les confrontations entre les gens ont pour résultats des heurts multiples, car l’être humain en général, surtout s’il demeure sur un certain niveau d’élévation morale assez limité, reste toujours enclin à l’instinct de la possession, qui le pousse à tenir ferme, à se cramponner à ce qu’il possède. C’est ce qui donne lieu à l’instinct de combat, ne serait-ce que sous sa forme la plus simple : la défense de son droit à l’existence, à la vie. Avec l’élévation d’âme acquise par ce perpétuel effort sur soi, par ce grand Jihâd, l’optique évolue, devient plus altruiste. Il ne combattra plus alors pour sa propre subsistance ou pour la défense de soi et de ses propres possessions, mais combattra aussi et surtout pour la collectivité, pour la liberté, pour l’élimination de l’injustice et pour sa dignité.

 

Nombreux sont les livres d’histoire ou de littérature arabes qui ont enregistré la vie des Arabes aux temps préislamiques. Un grand nombre d’épopées guerrières, d’aventures ou de Gestes, fut rédigé avant la Mission du Prophète. Il n’est pas lieu ici de les passer en revue, car l’essentiel est de nous arrêter sur certains points qui peuvent servir de comparaison, à ne citer que les causes, la durée, les séquelles de ces guerres.

 

Dans son ouvrage intitulé les lingots d’or, Muhammad Amin el-Baghdadi parle surtout des épopées guerrières qui se passèrent dans la jāhiliya, l’époque qui précéda la Mission de Muhammad (saws). Les plus connues de ces guerres sont : al-Bassus, Dāhes wal-Gharbā’, Yawm al-Nesār, Yawm al-Djefār, Yawm al-Fodjār, Yawm thi qār, Yawm shaab Djebla, Yawm Rahrahān, etc. Celui qui médite sur ces guerres ou ces épopées, verra l’immense ferveur, l’élan, le parti pris inconsidéré, et même l’indifférence à l’égard de leurs conséquences. Ce courage déchaîné ne prenait point en compte la raison ou la logique, pour ne rien dire de la futilité des causes qui suscitaient ces accrochages, ni du prolongement de leurs durées, puisque certains ont durés dix ans, ni des effrayantes séquelles qu’elles causaient. Bien qu’il n’y ait pas de statistiques relevant les dégâts causés par ces guerres, les textes, les poèmes et les tirades écrits pour décrire les ruines, les dévastations, l’orphelinage des enfants ou le veuvage font saisir l’ampleur des catastrophes qui frappaient les lieux.

 

Le grand tournant s’opéra avec le Prophète Muhammad (saws) et le début de son Message, lorsqu’il s’établit à al-Madinah, et qu’il y constitua son gouvernement, après treize ans, passés à faire l’Appel à Allah, au cours desquels il endura offenses et tourmentes, et qui furent intercalés de trois grandes immigrations. Les Quraychites fomentèrent des troubles, nourrirent des animosités contre le nouvel État qui venait de naître : Un État sans injustice, sans tyrannie ou sang répandu. C’est pourquoi idolâtres et mécréants complotèrent pour la mort du Prophète, n’étant plus tranquilles sur le sort de leurs intérêts, maintenus sur place par la proéminence guerrière d’une religion polythéiste, par l’intermédiaire de laquelle ils dominaient la péninsule arabique dans son étendue. Alors que ce nouvel État était établit sur une base religieuse, monothéiste, ayant comme pivot l’Unicité d’Allah, et sur des normes d’équité et de justice, appliquées à tout le monde, sans distinction. Ce qui causait, aux yeux des païens, la perte de leur polythéisme.

 

Religion pacifiste, humaine et humaniste la fois, le sommet de cette tolérance culmine avec ce Verset : « Pardonne-leur et dis : Paix ! » Mais malgré ce pacifisme, malgré ce pardon et cette profonde tolérance, il était indispensable ou plutôt un impératif que les musulmans pensassent au domaine militaire, pour prendre la défense de leur État naissant. C’est pourquoi il est dit dans le Qur’ân : « Il a été permis à ceux qui sont combattus, de se défendre, en raison de l’injustice qu’ils ont subie. Certes, pour leur donner victoire, Allah Est sûrement Omnipuissant. Ceux qui furent expulsés de leurs demeures sans aucune juste cause, rien que pour avoir dit : « Notre Seigneur Est Allah ». Et si Allah ne Faisait réagir les hommes les uns par les autres, que de cloîtres, d’églises, de synagogues et de mosquées, dans lesquels le nom d’Allah Est beaucoup Invoqué, ne seraient démolis ! Certes, Allah Donnera sûrement victoire à celui qui fait triompher Sa Cause. Certes, Allah Est sûrement Fort, Invincible. » (22 : 39,40).

 

Tel qu’on le voit, le sens du Verset comprend deux principaux point : premièrement, la permission aux musulmans de faire la guerre, de répondre à l’attaque, à cause d’une injustice subie, d’avoir été expulsés de leurs demeures sans aucune juste cause, rien que d’avoir dit qu’ils étaient musulmans. Deuxièmement, cela prouve que jusqu’à la Révélation de ce Verset, il n’était pas permis aux musulmans de répondre aux hostilités par les armes, que les répliques guerrières étaient défendues durant toute l’époque de Makkah, et quelque temps durant l’époque d’al-Madinah.

 

Mais le fait d’accorder la permission de faire la guerre, ne serait-ce que pour la défense de la nation, ne veut point dire que c’était un permis pour aller aux extrêmes illimités des hostilités ! La règlementation de cet état de guerre ou de combat ne tarda pas à être précisée : « Et s’ils s’inclinent vers la paix, incline-toi aussi et fie-toi à Allah. Il Est, Lui, l’Omni-Audient, le Tout-Scient » (8 : 61). Ce qui prouve incontestablement que le combat n’a pas été légiféré pour abuser ou faire la guerre pour la guerre, pour exterminer ou passer au fil de l’épée, comme dit la Bible ! Mais pour que la réponse soit juste à la mesure de l’attaque, comme on l’a vu plus haut, et dès que l’ennemi s’incline vers la paix, le combattant musulman se doit de l’accepter.

 

Dans son étude analytique des combats menés par le Prophète, qui prouvent que l’Islam n’a pas été propagé par l’épée, Dr A. Goma dresse un tableau de toutes les tribus contre lesquelles ces combats furent menés. D’après l’enchaînement de ces quatorze tribus, on peut avancer le fait qu’elles étaient pour la plupart, et non pas toutes, attachées à Modar, le grand-père du Prophète, que ces combats étaient comme résultat de colère entre consanguins païens et nouveaux adeptes de l’Islam, ou par esprit de supériorité et de vantardise de leur part.

 

Par contre, les véritables conséquences de ces combats menés par le Prophète, par celui qui avait l’habitude de dire à ses ennemis, après en avoir pris possession en gagnant la bataille : « Allez, vous êtes libres ! » ainsi, aussi simplement, sans même leur imposer le fait de devoir adopter l’Islam, sont des résultats indéniables, qui révèlent la Grandeur de l’Islam et la Grandeur de ses prescriptions, à ne citer que les points suivants :

 

1 - Un changement catégorique s’opéra dans la société : d’Arabes sauvages en Arabes civilisés ; d’Arabes païens, idolâtres, en Arabes musulmans, monothéiste.

 

2 - L’abolition d’actes de pillages et de ravages.

 

3 - Le renforcement de la sécurité générale du pays.

 

4 - L’établissement de la fraternité et de la spiritualité en la société, à la place de l’animosité et de la haine.

 

5 - L’affirmation du système de la Consultation, comme régime politique, à la place du despotisme.

 

Ce nouveau régime islamique avait aussi ses particularités qui le caractérisaient, dès le début de sa formation. Des particularités qui révèlent pourquoi, en réalité, l’Islam est combattu depuis son instauration jusqu’à nos jours, étant juste le contraire de ce qui était professé, puisqu’il se caractérise par les points suivants :

 

1 - La prohibition d’exterminer les peuples ou les habitants.

 

2 - La libération des esclaves, la participation à leur éducation, de sorte que certains d’entre eux arrivèrent au poste de gouvernant.

 

3 - Les musulmans n’instaurèrent point de tribunaux d’Inquisitions pour obliger les gens à adopter la nouvelle religion.

 

4 - Ils n’imposèrent point d’épuration ethnique ou de croyance : les juifs, les chrétiens et les hindous demeurèrent dans leurs pays.

 

5 - Ils entreprirent des liens de mariages avec les gens de ces pays et ne se comportèrent point en racistes ou en supérieurs.

 

6 - La djizya imposée aux non-musulmans, qui préférèrent rester et vivre dans les pays d’Islam, n’était point un impôt discriminatoire, comme continuent à le dire orientalistes, missionnaires ou autres, mais c’était une somme payée au lieu du service militaire, qui leur était laissé au choix, et pour subvenir aux frais de leur défense, assumée par les musulmans.

 

7- La région du Hedjaz, Centre de l’Appel islamique, demeura, dans son ensemble, un pays pauvre, jusqu’à l’euphorie du pétrole, et les colonisateurs qui extirpaient les bien des pays et les dirigeaient vers leurs métropoles.

 

8- Les pays musulmans ont connu toutes sortes d’agressions et d’atrocités, à ne mentionner que les Croisades chrétiennes, l’asservissement imposé par les colonisateurs, l’expulsion des musulmans de leurs demeures en Andalousie et la torture de ceux qui restèrent d’entre eux par les tribunaux d’Inquisitions, les épurations ethniques, injustifiées, surtout au cours de ces dernières décades, la haine immense, injustement et fallacieusement implantée, de façon qu’elle devint une sorte de caractère inné chez les racistes de parmi les occidentaux.

 

9- Quel que soit le pays d’accueil, les musulmans ont toujours subi et continuent à souffrir d’une discrimination coriace sur tous les plans.

 

Les vérités qui viennent d’être citées, que ce soit dans la partie précédente ou dans celle-ci, ne nécessitent aucun commentaire pour réfuter tout ce qui a été injustement accolé au mot Jihād, surtout ces derniers temps en l’ intégrant au terrorisme, pour le dénaturer, pour le vider de toute l’étendue de ses significations humaines qui sont, en fait, d’une immense portée.

15 octobre 2012

 

 

Le Jihād en Islam (1/2)

 

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