L'OTAN prépare une guerre cybernétique contre la Russie

Sergei Duz

 

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L'Alliance atlantique se propose d'organiser un exercice de grande envergure en matière de sécurité cybernétique. Conformément à son scénario, les forces de l'alliance auront à parer l'attaque d'un pays africain. Ses représentants ont cependant confié en privé qu'en réalité il serait question de faire face à une attaque de hackers russes, chinois ou iraniens.

 

Le quotidien Kommersant qui a soulevé le problème indique à ce propos que le ministère de la Défense de Russie a récemment lancé un appel d'offres pour les études en matière de sécurité informatique. Les militaires russes sont intéressés entre autres à des méthodes et moyens de contourner les systèmes anti-virus, des moyens de défense des réseaux et des systèmes d'exploitation. L'appel d'offres concerne les ressortissants de Russie motivés à résoudre de gros problèmes scientifiques et techniques d'intérêt national. Le sérieux des intentions des autorités russes a été confirmé à La Voix de la Russie par de nombreux experts, notamment par Alexandre Vlassov de la société Grotek :

 

« L'arme cybernétique est actuellement en plein essor. En Russie, une attention soutenue lui est réservée de la part des organes d'Etat. Tout le monde comprend que, pour reprendre un propos de Lénine, le moindre retard signifie la mort. Sans entreprendre, dès à présent, des mesures concrètes en vue de protéger les infrastructures d'importance vitale. Demain nous pouvons nous réveiller dans l'âge de pierre : sans électricité, sans téléphonie mobile et sans systèmes de gestion ».

 

Somme toute, la Russie est prête à de tels développements.

Forte des traditions de l'enseignement technique et des succès incontestables de l'école mathématique nationale elle est un adversaire cybernétique sérieux. Cette idée a été exposée à La Voix de la Russie par Alexandre Pissemski, expert indépendant dans le domaine de la sécurité informatique :

 

« Je pense que l'OTAN se serait trompée si elle avait considéré la Russie comme un adversaire potentiel faible. Les hommes sages ont toujours fait la gloire de la Russie. Les technologies informatiques et les hautes technologies russes sont à la hauteur. Y compris dans le secteur d'Etat. Les compétences des hackers russes sont connues dans le monde entier. Les travaux menés par des sociétés privées et par l'Etat en Russie représentent bien sûr un risque pour l'OTAN. Il va de soi que la Russie possède les moyens de riposter à des attaques cybernétiques. Mais, en tout état de cause, il faut des investissements complémentaires (aussi bien sur le plan de l'organisation, que technique) et des efforts visant à accroître la capacité défensive de la Russie dans l'espace cybernétique ».

 

La guerre cybernétique c'est aussi des attaques psychologiques. Il n'y a pas longtemps une telle attaque a été déclenchée contre les Etats-Unis. Il s'agit de la publication sur le site WikiLeaks d'un nombre immense de documents confidentiels. Des experts citent à titre d'exemple d'une guerre cybernétique ce qu'on appelle le printemps arabe qui est une série de révolutions dans des pays africains et du Proche-Orient ayant mis en marche des mécanismes de conflits civils sanglants. Alexandre Vlassov indique à ce sujet :

 

« Je parlerais plutôt non pas d'une arme cybernétique, mais d'une action psychologique d'envergure qui a été bien planifiée et organisée par les auteurs du printemps arabe. Au sens plus large l'arme cybernétique peut renfermer diverses attaques informationnelles, tout ce qui s'appelait la guerre idéologique à l'époque de l'URSS et allait jusqu'à la démoralisation des principaux groupes de population d'un éventuel adversaire. Il me semble que les vestiges de cette époque hantent l'OTAN qui continue de nous citer parmi ses adversaires principaux. Adversaire cybernétique ou tout simplement adversaire, cela n'a pas d'importance ».

 

C'est là, semble-t-il, l'erreur majeur des stratèges otanais. Le bon sens suggère que les Américains ne devraient pas redouter leurs principaux partenaires du dialogue international. Mais la pensée corporative et la logique messianique prennent souvent le dessus. Le résultat est que les Américains s'attaquent, dans le cadre de leur exercice, à des moulins à vent sans faire attention à aux réelles menaces militaires et économiques.

 

http://french.ruvr.ru

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