Bachar à Annan, sur la fin des violences : « Que messieurs les terroristes commencent ! »

 Louis Denghien

 

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À Kofi Annan, venu lui confier les « graves préoccupations » de la communauté internationale à propos de la montée de la violence en Syrie, Bachar al-Assad a répondu, sans surprise, ce matin que la responsabilité en revenait fondamentalement aux groupes terroristes, et que le succès du plan défendu par l’émissaire de l’ONU dépendait clairement de l’arrêt des opérations des groupes armés.

 

Des ombres funestes au-dessus de la rencontre

 

Ceux-ci, a dit Bachar, « sont accentué récemment d’une façon notable leurs actes dans différentes régions syriennes« . Ces actes, a-t-il voulu rappeler à son interlocuteur, ont consisté en assassinats et enlèvements de citoyens, en actes de destruction et de pillage contre des infrastructure publiques et des biens privés. Et le chef de l’État syrien n’a pas manqué cette occasion de souligner « la nécessité que les pays qui financent et arment les groupes terroristes respectent le plan Annan » : l’ombre des dirigeants qataris et saoudiens a du alors planer au-dessus de la tête des deux hommes, l’un sachant très bien que l’autre avait très bien ce qu’il voulait dire…

 

Bien sûr, la tuerie de civils et d’enfants de Houla donnait à cette rencontre une gravité particulière. Kofi Annan s’était déclaré lundi à son arrivée à Damas « personnellement choqué et horrifié » par le drame. Peu après le chef de la diplomatie syrienne Walid al-Mouallem avait répété à Annan la version gouvernementale des faits. On se doute que Bachar n’a pas tenu un langage différent ce mardi. Selon le compte-rendu onusien de la rencontre, l’envoyé des Nations-unies a insisté « de manière franche » sur les « mesures courageuses » qu’impliquaient, pour les autorités syriennes, les dispositions du plan de paix, notamment en ce qui concerne l’application du cessez-le-feu ou l’élargissement des détenus politiques. Bachar a certainement répondu que l’armée avait, autant que la situation sécuritaire dans certains quartiers le permettait, allégé son dispositif, et que plusieurs centaines de libérations avaient déjà eu lieu. Annan a rendu en revanche justice, comme il l’avait fait devant Walid al-Mouallem la veille, à la coopération positive des autorités avec les observateurs, et aussi à son attitude sur les questions de l’acheminement de l’aide humanitaire ou la liberté de mouvements des journalistes.

Walid al-Mouallem et le général Robert Mood assistaient à la rencontre.

 

Il ne fallait pas attendre de cette réunion autre chose qu’une reprise de contact entre deux principaux acteurs du dossier syrien ce en pleine période de regain de tension. Bafoué et saboté par les activistes et leurs sponsors, dénigré par les Occidentaux qui prétendent néanmoins le soutenir, le plan de paix Annan ne tient que par un fil, celui du dialogue maintenu malgré tout par Annan et Mood avec la direction syrienne.

 

Tant qu’il y a du dialogue avec l’ONU, il y a – malgré tout -de l’espoir. Mais si ce dialogue échoue, la direction syrienne sera en droit de considérer que ce n’était pas majoritairement de sa faute, et qu’elle n’a pas à sacrifier plus longtemps la sécurité des Syriens, la paix civile et la cohésion de la Syrie à la fiction d’un dialogue avec une chaise vide.

 

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