Qui veut un hiver arabe ?
Les occidentaux poussent l'opposition syrienne à renverser le régime de Bachar el-Assad. De son côté, la Russie préfère favoriser le dialogue. Le ministre des Affaires Étrangères russe, Serguei Lavrov, va recevoir les représentants de l'opposition syrienne.
Les pays occidentaux poussent l’opposition syrienne à remplacer le régime. La Ligue arabe a présenté une feuille de route à Damas en vue de régler la crise et la Syrie l’a acceptée. Mais, la Ligue a déclaré une semaine plus tard qu’ Assad ne respectait pas le plan prévu.
La ligue arabe sous pression occidentale
Tout porte à croire que la Ligue arabe a pris ses décisions sous la pression occidentale, a commenté l’orientaliste Boris Dolgov.
«Les pays occidentaux considèrent le régime syrien comme un allié de l’Iran, comme un pays soutenant les mouvements palestiniens radicaux. Il est aux yeux de l’administration des pays occidentaux un adversaire qu’il faut remplacer par un régime loyal. La Ligue arabe marche dans le sillage l’Occident, d’où sa récente décision».
La coalition de l’OTAN considère Damas comme une victime, souligne Ajdar Kourtov, membre de l’Institut russe d’études stratégiques.
«La campagne médiatique, les accusations contre Assad, les tentatives d’entraîner dans la campagne les alliés arabes confirment que la Syrie risque de devenir une nouvelle victime des expériences américaines au Proche-Orient. Le statut de membre permanent du conseil de sécurité offre à la Russie et à la Chine la possibilité d’empêcher la légitimation des efforts visant à déstabiliser et à renverser le régime d’Assad par la force. Le scénario libyen ne doit pas se répéter en Syrie».
Il convient de noter que le «printemps arabe» a débouché depuis longtemps sur un hiver qui ne convient pas à tous les alliés de Washington. Le ministre israélien des Affaires Étrangères, Avigdor Liberman, a déclaré qu’un coup d’Etat en Syrie serait insensé.
La Russie veut favoriser le dialogue
L’UE reste sur ses positions. Lundi, Bruxelles a durci ses sanctions à l’égard de la Syrie en portant dix-huit noms supplémentaires de fonctionnaires syriens sur sa liste noire.
Moscou est convaincue que les sanctions ne seront pas payantes. Au lieu d’exciter l’opposition et d’armer les extrémistes, il faut aider à l'engagement du dialogue. Il en sera question lors d’un entretien entre Serguei Lavrov et les délégués de l'opposition syrienne qui viennent d'arriver à Moscou.
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