Egypte : dans l’attente du 28 novembre 2011
Les Egyptiens sont-ils en train de comprendre qu’ils ont été berné par les hommes de pouvoir de Washington ? Ils étaient des milliers d’Egyptiens à occuper samedi soir la place Tahrir, désertée par la police après de violents affrontements qui ont relancé les tensions à moins de dix jours des premières élections législatives depuis la chute du président Hosni Moubarak.
La police anti-émeutes s’est retirée en début de soirée de la place emblématique de la révolte de janvier et février en Egypte, où plusieurs milliers de manifestants scandant des slogans contre le pouvoir militaire ont continué d’affluer.
De nombreux partisans d’un candidat salafiste déclaré à l’élection présidentielle dont la date n’est toujours pas fixée, Hazem Abou Ismaïl, sont notamment venus renforcer les rangs des manifestants, a constaté un journaliste de l’AFP.
En fait, le pays est sous la coupe du maréchal Hussein Tantaoui, dirigeant du Conseil suprême des forces armées (CSFA).
La veille, des dizaines de milliers de manifestants, en majorité issus des rangs des Frères musulmans et des mouvements salafistes, s’étaient rassemblés sur la même place. Cette démonstration de force, menée par les islamistes, visait à réclamer le retrait d’une déclaration constitutionnelle présentée par le gouvernement, accusée de permettre aux militaires de garder des privilèges, en exemptant notamment le budget de l’armée de toute supervision parlementaire.
Rappelons que les Egyptiens doivent voter le 28 novembre pour élire les représentants de l’Assemblée du peuple (chambre des députés), premier tour d’un scrutin législatif qui doit se dérouler au total sur quatre mois. L’armée a promis de rendre le pouvoir aux civils après l’élection d’un nouveau président. La date de la présidentielle qui doit suivre les législatives n’est toutefois pas encore connue, ce qui suscite de nombreuses craintes de voir les militaires s’accrocher au pouvoir… Suivons cette révolution téléguidée par le camp Washington/Londres. N’oublions pas le document de 1982 dont nous avons récemment parlé et qui évoquait cela.
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