C’est une question de race, dire le contraire est une pure hypocrisie !
par Andre Vltchek.
Alors que je suis de près les différentes discussions sur les médias
de masse et les médias sociaux occidentaux, en m’engageant simultanément
dans plusieurs échanges directs, un leitmotiv accablant se dégage
clairement à mes yeux :
« Ce qui se passe aux États-Unis (et au
Royaume-Uni, en France et dans d’autres parties de l’Empire occidental
n’est pas vraiment une question de race. Protestons pacifiquement, ne
laissons pas les « émeutes » se poursuivre et surtout, ne stigmatisons
pas la race blanche, la culture occidentale comme un seul méchant.
Faisons la paix, aimons-nous les uns les autres… Alors les choses
s’amélioreront miraculeusement ; les terribles événements disparaîtront
bientôt ».
Colonialisme, néocolonialisme, impérialisme – ce sont tous mes sujets. Sérieusement ! Je les ai étudiés, j’ai fait des recherches, j’ai écrit et réalisé divers films documentaires sur ces sujets. À plusieurs reprises, j’ai failli perdre la vie en les confrontant.
Ma conclusion après tout ce que j’ai vu, vécu et survécu ? Vous pouvez probablement le deviner :
« Prétendre que la race n’est pas ce qui, pendant des siècles, a divisé notre planète, est une hypocrisie scandaleuse. Ou un vœu pieux. Ou quelque chose de bien pire : c’est une cécité calculée qui ne sert que le groupe de personnes blanches au pouvoir ».
Pour parler franchement : notre planète a été réduite à deux races seulement : La blanche et « l’autre » !
De plus, la couleur de la peau blanche n’est pas toujours ce que l’Occident, en général, perçoit comme la race blanche/caucasienne. Être « blanc », c’est un état d’esprit. Cela signifie : appartenir à la culture qui se perçoit comme « supérieure ». La culture qui se considère comme « exceptionnelle », et d’une certaine manière « choisie » pour juger et conseiller l’humanité entière.
Cela signifie également « un état d’endoctrinement et d’obéissance, ainsi qu’un manque de courage intellectuel ». Tout cela, en échange de privilèges ; des privilèges fabuleux ! « Pillez le monde, et vivez bien au-dessus de vos moyens ; vivez une vie grotesquement luxueuse ! Et pendant que vous la vivez, n’oubliez pas de vous plaindre, d’exiger plus, et de répéter sans cesse que « vous êtes aussi exploité et, en fait, une victime très pauvre ».
Nier ces privilèges est aussi une forme de racisme, car cela démontre un manque de considération inexplicable pour les vraies victimes ! Ou, peut-être, une cécité auto-imposée.
Les citoyens de certains pays, comme la Russie, Cuba et la Turquie, peuvent avoir l’air principalement « blancs », mais ils ne le sont pas vraiment. Ils ne sont pas invités au « club », parce que leur mentalité est différente, parce qu’ils ne sont pas soumis, parce qu’ils pensent par eux-mêmes.
***
De telles conclusions peuvent ne pas être populaires à New York, Londres, Paris ou Berlin. Surtout pas maintenant, alors que les États-Unis et tout l’Occident sont dans la tourmente.La culture qui s’est construite sur le sang, les os, le viol et le vol, « culture » façonnée par plus de 500 ans de terreur colonialiste, est en train de se retourner, de se tordre et d’essayer de se justifier.
Elle tente de survivre tout en restant aux commandes. D’innombrables éditoriaux rédigés par des scribes « conservateurs » et « libéraux » bombardent les pages des journaux des deux côtés de l’Océan Atlantique.
La peur de la bête mortellement blessée – le régime occidental et ses citoyens – est délectable par sa puanteur répugnante, et elle empeste à des kilomètres à la ronde.
Soudain, la plupart des publications dites « progressistes » ne veulent plus entendre parler des écrivains et des penseurs qui tirent de puissants projectiles sous la forme de vérités très inconfortables. En fait, en Occident, il n’y a pratiquement plus de véritables sites ou magazines « de gauche », à quelques exceptions près, bien sûr. Qu’est-ce qui est vraiment progressiste de nos jours ?
Je ne veux pas nommer ici les sites ou les publications, mais vous savez très probablement de quels sites je parle : ils contiennent presque exclusivement des articles écrits par les hommes occidentaux/blancs, pour la consommation des autres hommes blancs ! Ils ne franchissent jamais la ligne : leur critique du monde occidental dominé par les Blancs est tiède, « pacifique », en bref lâche.
Un homme blanc est un individu qui a été élevé et endoctriné d’une certaine manière, qui pense, parle et écrit d’une manière qui est attendue de lui par le régime occidental.
Et tous ces « non-blancs », partout dans le monde, y compris les minorités des pays occidentaux, sont censés rester assis sur leur cul, se taire et l’écouter elle ou lui, mais surtout lui. Et bien sûr, d’obéir. Ou alors !
Ou alors : ils seront attaqués verbalement et humiliés, ils finiront par être sanctionnés, leurs gouvernements seront renversés, leurs pays envahis.
Il y aura des cadavres partout, la puanteur de la chair brûlée, des fosses communes qui débordent. Et « chez nous », en Occident ? Des balles tirées dans les yeux, ou des gorges écrasées par des bottes militaires ou de police.
Ainsi, ce qui est arrivé il y a quelques semaines à George Floyd, n’a cessé d’arriver à des personnes non blanches dans le monde entier, à des communautés et des pays entiers.
Puis, soudain, les gens, partout dans le monde, en ont eu assez !
Presque partout, pas seulement en Chine, en Russie, au Venezuela, à Cuba, en Iran, en Libye, en Syrie, en Irak et en Afghanistan.
Assez d’être traités comme des races inférieures et serviles. Assez d’être traité comme une racaille ; brutalisé, tué comme M. Floyd !
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Aujourd’hui, en Occident, les médias libéraux et conservateurs font du bruit, affirmant que Floyd n’était « pas un saint », qu’il avait déjà passé un certain temps en prison.Qu’est-ce que je peux dire ? Les gens, en général, ne sont pas des saints. Les gens et les pays. Très souvent, les circonstances les poussent à se comporter de manière très désagréable. Mais si vous êtes élevé comme un citoyen de seconde classe, si vous êtes battu, jour et nuit, par votre propre régime, êtes-vous censé devenir un poète romantique ? Soyez réaliste !
Nos pays, non occidentaux, ne se comportent pas toujours comme des saints non plus. Mais ils sont toujours meilleurs, bien meilleurs, que ceux qui ont assassiné des centaines de millions de personnes dans leurs colonies !
Ne comprennent-ils pas, à Washington, à Londres et à Paris, pourquoi ces millions de personnes, de Tokyo à Buenos Aires, d’Afrique à l’Asie, défilent aujourd’hui pour soutenir le peuple afro-américain ? C’est parce que nous sommes tous d’une manière ou d’une autre liés à M. Floyd !
Oui, nous avons lu ces faux essais. Nous observons ces petits sourires cyniques sur les visages des personnes qui nient la division raciale et raciste du monde. Des individus qui défendent le statu quo, la domination de cette minuscule minorité sur la planète, afin de pouvoir conserver leurs avantages.
Certains défenseurs du statu quo vont maintenant jusqu’à prétendre que la rébellion contre les dirigeants blancs est en fait une sorte de sombre théâtre de conspiration, déclenchée par les élites commerciales bien dissimulées, ou qu’elle est liée au COVID-19 ; mais surtout, qu’elle n’est pas du tout spontanée.
On voit clairement où ils se situent réellement et ce qu’ils veulent réaliser.
Ce n’est jamais « eux ». C’est toujours quelqu’un d’autre. Ils ne cessent de pointer du doigt certains banquiers invisibles, ou les minorités de leur propre pays. Vous savez très bien ce que je veux dire. Tant que ce n’est pas eux ! Mais c’est beaucoup plus simple : la plupart des pays d’Europe et d’Amérique du Nord sont construits sur le racisme blanc.
Tout comme l’impérialisme, le colonialisme. Les citoyens de l’Occident votent à droite, volontairement et de manière conséquente. Pouvez-vous imaginer un véritable « internationaliste » nord-américain ou européen ? Peut-être quelques-uns. Peut-être 1%. Pas plus ! Ainsi, l’or continue d’affluer. Et des milliards de non-blancs pourrissent vivants, aux quatre coins du globe.
Mes amis, mes camarades, partout dans le monde, ouvrent maintenant les yeux, réalisant ce qui se passe aux États-Unis et à leur papa colonialiste : l’Europe. Beaucoup d’entre eux, bien sûr, le savaient déjà. Mais ceux qui ne le savaient pas sont maintenant bien éveillés et prennent conscience de la brutalité du régime occidental, ainsi que de la nature raciste de « l’arrangement mondial ».
Ceux qui, pendant des siècles, ont fabriqué du consentement, justifiant et glorifiant le colonialisme, l’impérialisme, la discrimination raciale, ainsi que la suprématie occidentale, ne peuvent soudain rien faire pour arrêter l’avalanche de la prise de conscience.
C’est peut-être le début de la fin de la ségrégation, de l’apartheid mondial. Ce n’est que le début de la véritable lutte pour l’égalité.
Le genou d’un policier blanc et raciste de Minneapolis, qui a bloqué la respiration d’un homme, tuant un Afro-Américain, a réussi à déclencher cette avalanche.
Personne ne veut vivre comme ça. Les nations opprimées ne veulent pas être menacées de cette façon par ces blancs cyniques et nihilistes occidentaux : comme Clinton et Trump, Navarro, Pompeo, et d’autres. Une troupe infernale de personnes violentes de troisième ordre !
Les minorités opprimées au sein de l’empire, qu’elles soient d’origine africaine, hispanique ou chinoise, en ont assez du racisme vicieux et répugnant. La plupart du temps, elles ont peur de parler. Mais aujourd’hui, jour après jour, elles prennent du courage.
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Les États-Unis d’Amérique ont été construits sur le génocide des peuples non blancs. La grande majorité des autochtones ont été massacrés pour que le petit nombre des premiers colons européens brutaux puisse prospérer.C’est un fait connu « dans une certaine mesure », mais il a été fortement déconseillé d’apprendre en profondeur ce qui est réellement arrivé aux premiers habitants de « l’Amérique ». Le mot « génocide » n’est presque jamais prononcé, en rapport avec les premiers chapitres de l’histoire des États-Unis. En fait, il est tabou.
L’esclavage a été transformé en folklore. Des millions, des dizaines de millions de vies humaines brisées, méthodiquement détruites, ne sont presque jamais présentées dans leur authenticité réelle et cauchemardesque. En Afrique, les gens ont été traqués comme des animaux, torturés, violés, tués et expédiés comme du bétail vers le « Nouveau Monde » dit « libre » et « démocratique ».
Un pays construit sur des fondations aussi macabres a-t-il vraiment le droit moral de se dire « libre » ? Peut-il être autorisé à contrôler le monde ? C’est comme si vous permettiez à ce flic meurtrier qui a tué Floyd, de diriger une nation !
Et ces États qui forment aujourd’hui l’Europe ? Leurs citoyens sont les descendants de ceux qui traquaient des millions d’êtres humains. Ils sont les descendants de ceux qui ont perpétré des massacres de masse comme ceux des Namibiens et qui se sont enrichis par la suite, ou de ceux qui habitaient ce que l’on appelle aujourd’hui le Congo.
Lorsqu’ils sont exposés au grand jour, tout cela est très, très inconfortable, n’est-ce pas ? Il vaut mieux balayer la vérité sous le tapis et parler « d’amour », de « bonne volonté ». Et puis continuer à voler et à tuer comme avant, loin des caméras !
De cette façon, rien ne changera jamais.
Répéter encore et encore : « la race n’a pas d’importance, c’est en fait une question de classe », fait que ceux qui contrôlent le monde se sentent bien dans leur peau, voire parfois s’apitoient sur leur sort, ce qui est en fait leur état d’esprit. Mais c’est une position terriblement hypocrite et trompeuse. Et elle doit être dévoilée si l’on veut un jour que justice soit faite !
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Le 3 juin 2020, UN News, a publié un essai condamnant la situation aux États-Unis :« Les voix qui réclament la fin du « racisme endémique et structurel qui gangrène la société américaine » doivent être entendues et comprises, pour que le pays puisse dépasser son « histoire tragique de racisme et de violence », a déclaré mercredi le responsable des Droits de l’Homme de l’ONU.
« Les voix qui demandent la fin des meurtres d’Afro-Américains non armés doivent être entendues », a déclaré Michelle Bachelet, Haut-Commissaire des Nations Unies aux Droits de l’Homme, dans un communiqué. « Les voix qui demandent la fin des violences policières doivent être entendues ».
Mme Bachelet, une Chilienne, sait précisément de quoi elle parle ! Elle sait ce que c’est que d’avoir le genou de quelqu’un qui vous étouffe l’aorte. Son père, un général de l’armée à l’époque socialiste du Président Salvador Allende, a été assassiné après le coup d’État américain dirigé par Augusto Pinochet. Mme Bachelet elle-même a été kidnappée et torturée.
Elle avait l’air « blanche », mais manifestement pas « assez blanche » pour Washington et ses assassins locaux.
Ce qui est vraiment significatif, c’est que même les Nations Unies (généralement soumises aux États-Unis) ne veulent plus garder le silence.
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Les « questions » raciales doivent être abordées. Le racisme, tant à l’intérieur des frontières nationales qu’à l’échelle mondiale, doit être combattu par tous les moyens.L’état déprimant de notre planète est le résultat du racisme.
Regardez la carte du monde au début du XXe siècle, et vous verrez : une grande majorité des nations ont été colonisées par l’Occident. Le colonialisme est l’une des formes les plus évidentes de racisme. Il humilie les victimes, il les prive de tout : de culture, de dignité, de terre.
Dans une large mesure, la plus grande partie du monde est encore colonisée. Même à l’heure actuelle où ces mots sont écrits.
La quasi-totalité de la planète est brutalement contrôlée par le système éducatif raciste centré sur l’Occident, et par les médias qui sont contrôlés par le récit occidental de l’enfant blanc. Les choses ont été arrangées de telle sorte que les habitants des pays non occidentaux « apprennent » et « s’informent » sur eux-mêmes à partir des programmes scolaires occidentaux et des sources frauduleuses diffusées par les médias américains et britanniques. C’est grotesquement raciste, non ?
Près de 10 millions de personnes sont mortes en République Démocratique du Congo (RDC), en un quart de siècle seulement. C’est parce qu’ils disposent de coltan, d’uranium et d’autres matières premières essentielles, recherchées par l’Occident.
Mais aussi parce que pour l’Occident, leur vie noire n’a pratiquement aucune importance. Mon film, « Rwanda Gambit », aborde clairement la question.
Mais qui s’en soucie ? En Occident, ils préfèrent regarder du porno, au lieu d’apprendre le plus grand génocide du XXe siècle, qu’ils ont contribué à déclencher ! Et qui se soucie des Papous occidentaux, qui sont assassinés avec presque la même intensité par les Indonésiens, au nom de leurs maîtres occidentaux ? Après tout, les Papous occidentaux sont des noirs, donc ils n’ont aucune importance.
Sur ces millions de personnes, des montagnes de cadavres, des entreprises gigantesques et même des pays entiers prospèrent, s’épanouissent. Tandis que leurs PDG et leurs présidents racontent n’importe quoi sur la « responsabilité des entreprises » et l’amour de la démocratie.
Et la plupart des Européens blancs, des Canadiens, des Australiens, doivent faire très peu de sacrifices pour vivre leur vie odieusement luxueuse.
N’est-ce pas raciste ?
C’est tout l’arrangement du monde qui l’est !
Bientôt, il sera impossible de se cacher derrière tous ces mensonges.
Je travaille en première ligne. Là où les corps humains sont écrasés par tout cet « amour » du colonialisme blanc et du racisme, directement mais aussi indirectement. La violence raciste est la chose la plus répugnante et la plus effrayante sur Terre.
Je veux que cela se termine ; une fois pour toutes. Je me fiche que certains magasins soient pillés ou saccagés dans le processus. Les partisans de la paix qui pleurent pour eux sont la plupart du temps assis dans leur salon cossu, à regarder des informations tronquées. Ils ne voient pas ces dizaines de millions de victimes du racisme pourrir dans la chaleur tropicale, flottant à la surface de rivières polluées, à des milliers de kilomètres de là !
Les images de M. Floyd assassiné, lentement et avec sadisme, sont plus proches de la réalité que tout ce qu’ils n’ont jamais vu.
Pendant des siècles, ils ont fait tout ce qu’ils pouvaient pour ne pas voir.
Aujourd’hui, ils sont à court d’excuses.
Ne pas voir, ne pas lutter contre le racisme mondial endémique est un crime terrible. Un crime qui a lieu depuis plus de 500 ans. Le crime contre l’humanité.
Andre Vltchek
source : https://journal-neo.org
traduit par Réseau International
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