Des «stars de la recherche médicale» se joignent à Raoult pour questionner le Lancet et son étude sur la chloroquine
Depuis que l’étude du Lancet pointant l’inefficacité de
l’hydroxychloroquine contre le Covid-19 a été dénoncée par le Pr Raoult,
d’autres scientifiques internationaux renommés ont exprimé leurs
inquiétudes sur ces recherches. Dans une lettre ouverte, ils appellent à
une analyse indépendante de l’impact de ces médicaments.
Une partie de la communauté scientifique internationale s’est opposée à l’étude publiée par la revue médicale The Lancet
attestant de l’impact néfaste de la chloroquine et de
l’hydroxychloroquine contre le Covid-19. À l’instar du Pr Raoult qui
s’en était déjà pris à l’étude en question, des «stars de la recherche
médicale» ont adressé une lettre ouverte à l’éditeur du Lancet.
Des scientifiques de nombreux pays, de Harvard à l'Imperial College
de Londres, ont exprimé leur méfiance quant aux méthodes de cette vaste
étude ayant conduit à la suspension d'essais cliniques sur
l’hydroxychloroquine, notamment de la part de l’Organisation mondiale de
la Santé (OMS) et de nombreux pays, comme la France et l’Allemagne.
Les signataires appellent à la mise en place par l’OMS ou une autre institution, «indépendante et respectée», d'un groupe chargé de mener une analyse indépendante des conclusions de l’étude.
Selon le Pr Froguel, en suspendant leurs essais cliniques, l’OMS et le gouvernement français «ont réglé leurs comptes avec Raoult mais ils l'ont fait sans se rendre compte qu'ils utilisaient pour cela The Lancet, qui a quelque part ridiculisé la science française avec cet article».
Selon
une vaste étude parue le 22 mai dans la revue The Lancet, ni la
chloroquine, ni son dérivé l'hydroxychloroquine ne se montrent efficaces
contre le Covid-19 chez les malades hospitalisés, et ces molécules
augmentent même le risque de décès et d'arythmie cardiaque.
Les signataires veulent une analyse indépendante
D’après les auteurs de la lettre, «cet examen a soulevé à la fois des inquiétudes liées à la méthodologie et à l'intégrité des données». Ils ont par ailleurs rédigé une longue liste de points problématiques, du refus des auteurs de donner accès aux données jusqu’à l'absence d’«examen éthique».Les signataires appellent à la mise en place par l’OMS ou une autre institution, «indépendante et respectée», d'un groupe chargé de mener une analyse indépendante des conclusions de l’étude.
«Les données pas fiables» et un «papier fabriqué»
L’étude a également fait réagir le Pr Philippe Froguel, professeur au CHU de Lille et à l’Imperial College de Londres.«Les données sont trop bizarres, pas fiables. On ne sait même exactement d'où elles viennent, comment ils se les sont procurées. Du coup, les conclusions ne peuvent pas être fiables», a fait valoir le médecin auprès de France Bleu Hauts-de-France tout en estimant ne pas être pro-Raoult.Il a par ailleurs estimé sans détour que «ce papier est une merde en grande partie fabriquée par une firme inconnue qui voulait se faire de la pub». Selon lui, «la presse française a repris sans réfléchir cet article».
Selon le Pr Froguel, en suspendant leurs essais cliniques, l’OMS et le gouvernement français «ont réglé leurs comptes avec Raoult mais ils l'ont fait sans se rendre compte qu'ils utilisaient pour cela The Lancet, qui a quelque part ridiculisé la science française avec cet article».
«C'est un règlement de comptes politique pour arrêter la prescription désorganisée de la chloroquine», conclut-il.
Une étude «foireuse»
Auparavant, le professeur Raoult avait déclaré que les récentes études qui constatent l’inefficacité de l'hydroxychloroquine étaient basées sur un «big data mal maîtrisé».«Comment voulez-vous qu’une étude foireuse faite avec le big data change ce que nous nous avons vu?», s’est demandé le professeur marseillais dans une nouvelle vidéo publiée sur YouTube.
Étude dans le Lancet
© AP Photo / Daniel Cole |
Menée sur près de 15.000 malades, il s'agit de la «première étude à
large échelle» à montrer une «preuve statistique robuste» que ces deux
traitements qui font couler tant d'encre, «ne bénéficient pas aux
patients du Covid-19», a déclaré dans un communiqué le Dr Mandeep Mehra,
auteur principal de l'étude publiée dans la prestigieuse revue
médicale.
Entre-temps, les résultats préliminaires de l’étude sur l’innocuité des médicaments seront évalués par un comité indépendant, après quoi la question de la reprise des essais sera tranchée.
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Entre-temps, les résultats préliminaires de l’étude sur l’innocuité des médicaments seront évalués par un comité indépendant, après quoi la question de la reprise des essais sera tranchée.
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