Voyage extraordinaire des compagnons du Prophète (Aws)

Les missionnaires de l'Islam Partie 1: La Chine:

Saladeen

Les expéditions musulmanes aux confins du monde

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Mausolée Puhaddinà Yangzhou

Selon l'histoire traditionnelle musulmane, l'Islam est importé en Chine par une délégation envoyée par le troisième calife, Othman ibn Affân en 651, moins de trente ans après le décès du prophète Mohamed (aws). Cette délégation est dirigée par Sa`d ibn Abī Waqqās, l'oncle maternel du prophète (aws). L'empereur Tang Gaozong qui les reçoit ordonne la construction de la mosquée de Huaisheng à Canton en mémoire à Mohammed (aws).

Bien que les historiens modernes n'aient pas trouvé de preuves de la venue de Waqqās en personne en Chine, ils pensent que les diplomates et marchands musulmans sont arrivés en Chine à moins de quelques décennies de l'Hégire. La culture cosmopolite de la dynastie Tang avec ses importants contacts avec l'Asie centrale et ses importantes communautés (à l'origine non musulmans) de marchands d'Asie centrale et occidentale résidant dans les villes chinoises, a pu aider l'introduction de l'Islam en Chine. Les premiers établissements de musulmans en Chine étaient constitués de marchands Arabes et Perses. Sous les dynasties Tang et encore plus sous les Song, relativement bien établies bien que quelque peu isolées, les communautés musulmanes de marchands existaient dans les ports de Guangzhou, Quanzhou et Hangzhou, mais également à l'intérieur des terres à Chang'an, Kaifeng et Yangzhou.

Le terme Hui est originaire du mot en mandarin « Huihui », un terme utilisé dans un premier temps sous la dynastie Yuan pour décrire les personnes venant d'Asie centrale, de Perse ou des pays arabes et qui résidaient en Chine.

Sous la dynastie Song, les musulmans ont joué un rôle important dans l'industrie d'import/export. La fonction de Directeur général du transport maritime est confiée à des musulmans durant cette période10. En 1070, l'empereur Shenzong a invité 5 300 personnes de Bukhara à s'installer en Chine, afin de créer une zone tampon entre les empires chinois et Liao au nord-est. Plus tard, ces hommes ont été installés entre la capitale Song de Kaifeng et Yenching (l'actuel Pékin). Ils ont été envoyés par le prince Amir Sayyid « So-fei-er » (son nom chinois) qui est habituellement surnommé le père de la communauté musulmane en Chine. Avant lui, l'Islam était appelé par les Chinois Dashi fa (« loi des Arabes »). Il lui donna le nom de Huihui Jiao (« la religion des Huihui »).

Durant la dynastie Yuan (1271–1368), un nombre important de musulmans se sont installés en Chine. Les Mongols, une minorité en Chine, ont donné aux immigrants musulmans un statut supérieur aux Han dans leur stratégie de gouvernement, ce qui a donné aux musulmans une influence importante. Des centaines de milliers d'immigrants musulmans ont été recrutés et déplacés de force pour aider les Mongols à administrer leur empire dont l'expansion était rapide. Les Mongols ont utilisés des administrateurs arabes, les perses et les ouïghours, généralement appelés semu (« officiels variés ») pour agir à titre d'officiers des impôts et des finances. Les musulmans étaient à la tête de plusieurs corporations en Chine durant la période Yuan. Les érudits musulmans travaillèrent à la fabrication d'un calendrier et à des travaux en astronomie. L'architecte Yeheidie'erding (Amir al-Din) étudia auprès des architectes Han et aida à la construction de la capitale de la dynastie Yang, Dadu, autrement connue sous les noms de Khanbaliq ou Khanbaligh, située sur l'actuelle ville de Pékin

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Statue de l'explorateur chinois musulman Zheng He.

Durant la dynastie Ming, les musulmans continuèrent à exercer une influence dans les cercles du gouvernement. Six des généraux auxquels le fondateur de la dynastie, Zhu Yuanzhang, faisait le plus confiance étaient musulmans. Parmi eux, Lan Yu dirigea en 1388 l'armée Ming en dehors de la Grande Muraille et remporta une victoire décisive sur les Mongols en Mongolie, mettant un terme définitif au rêve mongol de reconquérir la Chine. L'empereur Yongle ordonna à Zheng He, peut-être un des plus célèbre chinois musulman et un des principaux explorateur chinois, à mener sept expéditions dans l'Océan Indien entre 1405 et 1433. Cependant, pendant la dynastie Ming, l'immigration de nouveaux immigrants musulmans en Chine a fortement réduit en raison de l'isolationnisme de l'empire. Les musulmans en Chine qui descendaient des premiers immigrants commencèrent à assimiler les dialectes chinois et à adopter des noms et la culture chinoise. L'architecture des mosquées commença à suivre l'architecture chinoise traditionnelle. Cette période, souvent considérée comme l'âge d'or de l'Islam en Chine, a également vu Nankin devenir un important centre d'études islamiques.

L'avènement de la dynastie Qing (1644-1911) a rendu les relations entre Chinois et musulmans plus difficiles. La dynastie interdit le sacrifice rituel d'animaux, puis la construction de nouvelles mosquées et le pèlerinage à La Mecque. Les dirigeants Qing appartenaient aux Mandchous, une minorité en Chine, et utilisaient la tactique du diviser pour régner pour alimenter les conflits entre musulmans, Hans, Tibétains et Mongols. De ces politiques répressives résultèrent cinq rébellions Hui, dont les plus célèbres sont la Révolte des Panthay, qui eu lieu dans la province du Yunnan entre 1855 et 1873, et la Révolte des Dungan, qui eu lieu dans le Xinjiang, Shensi et Gansu entre 1862 et 1877. Le gouvernement mandchou a alors commis un génocide pour réprimer ces révoltes tuant un million de personne lors de la Révolte des Panthay, plusieurs millions lors de la Révolte des Dungan et cinq millions dans la suppression du peuple Miao à Guizhou. Une politique de « lavage des musulmans » (chinois : 洗回 ; en pinyin : XǐHuí ) fut alors préconisée par le gouvernement mandchou.

Après la chute de la dynastie Qing, Sun Yat Sen, qui établit la République de Chine, déclara immédiatement que le pays appartenait de façon équitable aux peuples Hans, Mandchous, Mongols, Hui et Tibétains. En 1911, les provinces du Qinghai, Gansu et Ningxia tombèrent sous le contrôle de seigneurs de guerre musulmans de la famille Ma. Au cours de la Révolution culturelle, les mosquées furent effacées, détruites ou fermées et les copies du Coran furent brulées en même temps que les temples, églises, monastères et cimetières, par les gardes rouges. Le gouvernement commença à relâcher sa politique vis-à-vis des musulmans à partir de 1978. De nos jours, l'Islam connait un léger retour et il existe maintenant de nombreuses mosquées en Chine. Il y a eu une recrudescence de l'expression islamique et de nombreuses associations islamiques à l'échelle nationale ont été organisées pour coordonner les activités inter-ethniques entre musulmans.

La grande mosquée de Guangzhou est également connue sous le nom de mosquée Huaisheng, qui signifie « souvenez-vous du sage » (une mosquée à la mémoire du Prophète (aws), et est aussi populairement appelée la mosquée Guangta, qui signifie « la mosquée de la tour du phare ». La mosquée Huaisheng est située sur la Guangta Road, qui va vers l’est, au large de Renmin Zhonglu.

Avant l’an 500 avant J.-C., et donc avant même la venue de l’Islam, des marins arabes avaient établi des liens commerciaux avec « l’Empire du Milieu » (la Chine). Les navires arabes partaient de Bassorah, en amont du Golfe Persique, et aussi de la ville de Qays (Siraf), dans le Golfe Persique. Ils traversaient l’Océan Indien, dépassaient le Sri Lanka et continuaient à travers le détroit de Malacca, situé entre la péninsule Malaise et l’ile indonésienne de Sumatra, en route vers le sud de la Mer de Chine. Ils avaient établi des comptoirs dans les ports de Quanzhou et Guangzhou, sis dans le sud-est. Certains Arabes s’étaient déjà installés en Chine et avaient probablement déjà embrassé l’Islam lorsque s’y rendit la première délégation musulmane, car leurs familles et leurs amis, restés en Arabie, avaient, eux, déjà embrassé l’Islam durant la mission prophétique de Mohammed (610-32).

Guangzhou est appelée Khanfou, par les Arabes, qui y établirent plus tard un quartier musulman qui devint un centre de commerce. La position géographique de Guangzhou fait d’elle le plus vieux port marchand international de Chine. Témoin de nombreux évènements historiques, la Chine est devenue une région importante dont l’expansion rapide lui a apporté une prospérité sans précédent.

Au moment où le prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) fondait un état islamique, la Chine passait par une période d’unification et de résistance. Les annales chinoises de l’époque font mention des Arabes musulmans et font référence à leur royaume en tant qu’al-Medina (d’Arabie). En chinois, l’Islam se dit « Yisilan Jiao » (qui signifie « la religion pure »). Un officiel chinois a déjà décrit la Mecque comme étant le lieu de naissance de Bouddha Ma-hia-wou (i.e. du prophète Mohammed).

Il existe plusieurs versions historiques sur l’apparition de l’Islam en Chine. Certaines archives affirment que les musulmans arrivèrent d’abord en Chine en deux groupes, et sur une période de deux mois, en provenance d’Abyssinie (Éthiopie).

L’Éthiopie est l’endroit où certains des premiers musulmans s’étaient réfugiés des persécutions dont ils étaient victimes de la part de la tribu de Qouraysh, à la Mecque. Parmi ce groupe de réfugiés se trouvaient une des filles du Prophète, Rouqayyah, son époux, Outhman ibn Affan, Sad ibn Abi Waqqas et plusieurs autres compagnons du Prophète qui avaient fui sur son conseil. Ils avaient reçu l’asile politique que leur avait accordé le roi Atsmaha Négus, dans la ville d’Aksoum (615 de notre ère).

Certains de ces compagnons ne retournèrent jamais en Arabie. Peut-être voyagèrent-ils dans l’espoir de trouver un endroit où gagner leur vie, peut-être atteignirent-ils la Chine durant la dynastie Sui (581-618). Certaines archives relatent que Sad ibn Abi Waqqas et trois autres compagnons prirent la mer jusqu’en Chine, vers 616, avec l’appui du roi d’Abyssinie. Sad retourna plus tard en Arabie puis revint en Chine, où il apporta une copie du Coran à Liu Chih qui rédigea la biographie du Prophète en douze volumes.

L’un des compagnons qui vécurent en Chine y serait mort vers l’an 635 et enterré dans la partie occidentale de la ville de Hami. Sa tombe est connue sous le nom de « Geys Mazars » et plusieurs la révèrent dans la région. L’endroit se situe dans le nord-ouest de la province indépendante de Xingjian (Sinkiang), à environ 400 milles à l’est de la capitale, Urumqi. Xingjian fait quatre fois la superficie du Japon, partage ses frontières avec huit différentes nations et abrite le plus important groupe indigène d’ouïghours turcophones. En plus d’être la région de Chine où l’on compte le plus de musulmans, Xingjian occupe aussi une position géographique stratégique.

Le Coran affirme, en termes non-équivoques, que Mohammed fut envoyé comme une miséricorde aux peuples de la terre (21:107). Dans un autre verset, on peut lire :

« Et Nous ne t’avons envoyé à l’humanité, (ô Mohammed), que pour annoncer la bonne nouvelle et avertir. » (34:28)

Le caractère universel de l’Islam a facilité son acceptation par des peuples de toutes races et nations et le meilleur exemple en est la Chine, où la population indigène multiethnique et musulmane est plus importante que la population de bien des pays arabes, incluant celle de l’Arabie.

L’histoire de la mosquée Huaisheng représente des siècles de culture islamique remontant au milieu du septième siècle, durant la dynastie Tang (618-907), « l’âge d’or de l’histoire chinoise ». C’est durant cette période, dix-huit ans après la mort du prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui), que l’Islam, la dernière des trois religions monothéistes, fut officiellement introduit en Chine par le troisième calife, Outhman ibn Affan (644-656 de l’ère chrétienne/23-35 de l’hégire ).

Outhman avait été l’un des premiers à embrasser l’Islam et à mémoriser le Coran. Époux de Rouqayyah, il était de nature douce et délicate. Après la mort de cette dernière, il s’était remarié avec Oumm Koulthoum (toutes deux filles du Prophète). C’est pourquoi les gens l’appelaient « Dhu-n-Nurayn » (i.e. l’homme aux deux lumières). Outhman fut couvert d’éloges pour avoir préservé le Coran en ordonnant sa compilation à partir des versets mémorisés et mis par écrit par les compagnons et en envoyant des copies aux quatre coins de l’empire islamique.

Outhman envoya en Chine une délégation dirigée par Sad ibn Abi Waqqas (mort en 674 et oncle maternel du Prophète, que ce dernier affectionnait particulièrement), l’un des compagnons les mieux connus qui s’était converti à l’Islam à l’âge de dix-sept ans. Il avait participé à toutes les batailles et faisait partie des dix personnes à qui le Prophète (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) avait assuré qu’ils auraient une place au Paradis.

À Médine, Sad, qui avait des connaissances en architecture avait ajouté un Iwan (salle en forme d’arc) comme lieu de prière. Plus tard, il établit les fondations de ce qui allait être la première mosquée de Chine, qui donna naissance à un croisement réussi entre l’architecture islamique et l’architecture chinoise.

Selon les archives historiques de la dynastie Tang, un émissaire de Médine, envoyé par Sad ibn Abi Waqqas, arriva à Guangzhou vers 650, repartit en direction de Chang’an (aujourd’hui Xi’an), en passant par ce qui allait plus tard s’appeler la « route de la soie ».

Ainsi l'architecture dite chinoise typique,que vous retrouvez dans de nombreuses photos ou documentaires (la cite interdite), n'est en réalité que l'architecture arabe de mausolée ou mosquée que les chinois ont relayé dans leur pays, un peu comme l'architecture hispano mauresque. Qīngzhēn (清真) est le terme chinois utilisé pour certaines institutions islamiques. Il signifie littéralement « pure vérité ».

En chinois, halal se dit qīngzhēn cài (清真菜) ou « nourriture de pure vérité ». Une mosquée est appelée qīngzhēn sì (清真寺) ou « temple de pure vérité ». Nous voyons l'universalité troublante de l'Islam. De plus, nous devons rappeler que l'un des plus grand navigateur musulman, l'égal d'un Piri Reis ou d'un Ibn Majliss ou même de l'Amiral Ka: Zeng He, eunuque musulman chinois, a entrepris une expédition fantastique: en effet en 2002, une thèse du Britannique Gavin Menzies (Harvard University) a soutenu qu'une partie de la flotte de Zeng He qui après avoir fait une escale à Djeddah et fait le pèlerinage à la Mecque, aurait contourné le sud du continent Africain pour remonter l'Atlantique jusqu'aux Antilles, qu'une autre partie aurait franchi le détroit de Magellan pour explorer la côte ouest de l'Amérique et, finalement, qu'une troisième partie aurait navigué dans les eaux froides de l'Antarctique. Les côtes de l'Australie auraient même été atteinte lors de ces voyages d'exploration.

Nous avons une nouvelle preuve que Piri Reis et les Turcs avaient exploré l'antarctique au 16ème siècle, que les Arabes ont découvert l'Amérique huit siècles avant les européens et que les musulmans chinois ont suivi les traditions du génie maritime arabe pour à leur tour, avec Zeng He, faire le tour du monde! Encore une fois 1492 n'est que la date où les européens ont découvert ce que d'autres civilisations avaient découvert depuis déjà bien longtemps...Ce qui montre le caractère vertigineux de la civilisation musulmane et l'histoire, totalement effacée des tablettes, qui est à réécrire.....La prochaine étape nous conduira en Afrique de l'est, puis à Madagascar où les compagnons du Prophète (aws) sont allés répandre la pensée universelle....

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