Etats-Unis : Une démocratie en phase terminale
Etats-Unis : Une démocratie en phase terminale
Gilles Devers
Aux Etats-Unis (Territoire indien occupé, Amérique du Nord) le double standard vit un mariage d’amour avec le double discours, et ils ont beaucoup d’enfants.
On pourrait en rire, mais le problème est que ce petit pays de 300 millions de personnes veut imposer sa loi à 6 milliards d’autres – avec une armée prête à toutes les exactions – ce qui en fait la plus terrible des dictatures.
Pour développer leur militaro-business, les Etats-Unis se placent toujours sous l’étendard de la démocratie, des droits de l’homme et tutti quanti… On se rappelle le pauvre Bush trépignant de joie devant le spectacle des Afghans allant voter…
Alors, comment ça se passe la démocratie aux Etats-Unis ? Moins bien qu’en Tunisie, cette grande démocratie.
Les droits de l’homme ?
D’abord, la Tunisie, ce pays en période postrévolutionnaire, qui rencontre tant de difficultés, accueille désormais plus d’un million de réfugiés libyens, soit près de 10% de la population. Les libyens sont chassés de leur sol par les effroyables conséquences de la destruction de leur pays par les Etats-Unis, et pour les Tunisiens, le principe est clair : l’autre est un être humain, comme vous et moi. Magnifique et tellement rare.
L’exemplaire Tunisie d’Ennahda et de Marzouki a notamment refusé d’établir des visas pour les réfugiés libyens, ce que s’est en revanche empressé de faire le triste Sissi.
Alors, quid des droits de l’homme et de l’accueil des étrangers aux US ? D’un point de vue historique, le compteur est bloqué. Les groupes qui dominent les US ont lâché le minimum de droits aux minorités pour maintenir leur domination, avec des blacks et latinos gratifiés d’un peu de sous à condition qu’ils réinvestissent dans le système.
Soyons réalistes :
l’esclave n’est pas rentable… Pour les méfaits qu’il a causé, et notamment les campagnes d’assassinats ciblés, Obama aura rendez-vous devant la justice, direction la prison, mais en fait, il n’a été qu’un joujou dans les mains des groupes militaires qui tiennent les US. Ils l’ont financé, maintenant le lâchent, et ils calculent quelle marionnette sera la plus favorable en 2016 pour défendre leurs intérêts.
La démocratie ?
En Tunisie, le taux de participation a été de 54,1 %, donc « moyen + » et les gentils donneurs de leçons se sont empressés de donner la leçon aux zindécrottables zarabes. Oki.
Mais quel est le taux de participation aux US ? Mercredi soir, soit 24 heures après les résultats, il était impossible de trouver un chiffre précis. Secret défense ?
Toute la presse focalise sur la cohabitation qui s’est installée entre le Congrès et Obama, et nous livre ses délicieuses analyses pour expliquer que rien n’est joué pour 2016 car les Républicains n’ont pas de leader – alors qu’Hillary piaffe – et que le blocage du Congrès peut jouer contre ceux qui le bloquent.
Donc, question « démocratie », c’est un jeu de dupes, ou – comme le dirait Sarko – un jeu de cons.
Mais, aucune info sur le taux de participation, la première des questions ?
Pour l’élection d’Obama, en novembre 2008 – ce grand tournant dans l’histoire du monde (…) – la population ne s’était pas passionnée : 43,2% d’abstention. Et pour ces mid-terms de 2014 ?
Des informations que je recoupe, on devrait se situer à moins de 40% des inscrits. En 2010, la participation avait été de 37%.
Dans les sondages, près de 70% des électeurs affirmaient se désintéresser des élections, et 79 % ont une mauvaise opinion du travail du Congrès.
Les Etats fédérés se replient sur eux, alors que les instances fédérales se coupent du peuple. Des réveils brutaux sont à prévoir.
Valeureux démocrate, j’attends donc deux chiffres, et pas des pourcentages :
- le nombre d’habitants US en âge de voter,
- le nombre de votants.
Là, on commencera à parler de démocratie, car on trouvera que seule 20% de la population est allée voter.
On poursuivra en étudiant trois données qui montrent à quel point le système est pourri.
D’abord, le corps électoral sur-dimensionne les classes aisées, et marginalise les populations défavorisées.
Ensuite, les deux grands partis veillent sur leur busines en se répartissant les électeurs. Régulièrement, les circonscriptions des représentants sont redécoupées pour créer des zones homogènes d’un point de vue social et racial, ce qui conforte l’immobilisme. Tout se joue sur quelques sièges qui restent en bascule, alors que les cadors de partis se sont assurés des rentes de situation.
Enfin, ces élections ont été les plus coûteuses de l’histoire des US : 4 milliards de dollars. Ce sont les effets de l’arrêt «Citizen United vs FEC» de la Cour suprême en 2010, qui permet à des groupes et des personnes de dépenser sans compter, sous la seule condition de ne pas être directement liés aux états-majors de campagne.
En pratique, des businessmen souvent très éloignés des lieux où se tiennent les élections, financent larga manu des candidats qui ensuite devront défendre leurs intérêts au Congrès.
Ouaip… Ca sent le cramé.
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