À propos des événements à Hong Kong
Je m’étais promis de ne parler
qu’exceptionnellement des différents mouvements de foule organisés à
travers le monde par l’empire anglo-américain. Toutes ces manifestations, vite labellisées ‘’révolutions’’ dès lors qu’elles se déroulent dans des pays non amis, se nourrissent de la médiatisation
et ne requièrent qu’une seule chose pour exister : qu’on en parle, en
bien ou en mal, l’essentiel est qu’on en parle. Il en est ainsi pour
toutes leurs opérations : ‘’révolutions’’, État Islamique, lutte contre
le terrorisme, Ebola, H1N1, campagnes de dénigrement et de
diabolisation, etc… D’une manière générale, tout ce qui est hautement
médiatisé est suspect, car les médias ne se mobilisent de concert que
sur commande.
Cependant, le texte ci-après
fait partie des exceptions que nous acceptons de publier dans ce
domaine. Il résume à merveille, et de manière claire, la situation de
Hong Kong, et c’est bien dommage que les jeunes écervelés de cette ville
ne puissent pas le lire.
Avic
Nos médias (les médias du capital, ne
l’oublions pas !) adorent les manifestants hongkongais qui, par milliers
prétendent-ils, brandissent des parapluies pour exiger la démocratie, la pure, la vraie, l’authentique !
Il paraît que le gouvernement
chinois n’est pas d’accord. Il préférerait désigner lui-même les hommes
qui dirigeront Hong Kong. Alors, qui a raison, les manifestants ou le gouvernement chinois ? Attention aux réponses un peu trop spontanées !
Nous qui avons l’expérience de cette
démocratie dont rêvent, paraît-il, certains Hongkongais, on sait bien
que celui qui gagne ce genre d’élection est celui qui a le soutien du
capital : la presse lui passe la soupe tous les jours, les sondeurs
expliquent qu’il est incontournable et les experts montrent que son
programme est vraiment tout ce qu’il y a de plus raisonnable. En somme,
le vainqueur est celui qui dispose de grosses sommes d’argent attribuées
à sa campagne par ceux qui en disposent, et qui comptent avoir comme
« élus » des gens qui prendront soin de leurs intérêts !
On l’a bien vu en France en 2007 lorsque
la presse, les sondeurs et les experts ont largement contribué à
promouvoir Nicolas Sarkozy. Les mêmes, en 2012, ont soutenu François Hollande !
On constate (comme c’est surprenant !) que l’un et l’autre mènent des
politiques relevant de la même stratégie… en faveur du capital !
Dans le cas particulier de Hong Kong, on
remarque que la méthode employée par les manifestants se rapproche des
« révolutions orange » : une revendication soi-disant démocratique, un
emblème simple à reconnaître (ici, les parapluies) et l’occupation
permanente d’un lieu central.
Le gouvernement chinois et les Hongkongais ont bien repéré ce qui se tramait. La main étasunienne et britannique ne fait aucun doute !
Cette revendication « démocratique », si elle était effectivement mise
en œuvre, aurait en effet comme conséquence à court terme de séparer
Hong Kong de la Chine, et de revenir sur l’accord de rattachement de
1997.
Car si on parle aujourd’hui de rattachement,
c’est qu’il y avait auparavant séparation : pendant les guerres de l’opium au milieu du XIXème
siècle, les puissances coloniales avaient obligé le gouvernement
chinois de l’époque à concéder des territoires à leur profit exclusif,
sous forme de bail à long terme. C’est ainsi que Hong Kong, territoire
chinois, est devenu britannique. À l’époque, les Chinois ont parlé de
« traités inégaux », dont fait partie le traité de Nankin.
Les Britanniques pensaient bien que Hong
Kong leur appartenait pour toujours. Mais, au terme de ce long bail
centenaire, le gouvernement chinois a fait valoir ses droits et signifié
à la Grande-Bretagne qu’il ne serait pas renouvelé : Hong Kong allait
redevenir une terre chinoise, gouvernée par la Chine.
La République
populaire de Chine et le Parti communiste chinois avaient bien préparé
l’affaire : pour convaincre les Britanniques de ne pas faire d’histoire
et apaiser les craintes de l’économie hongkongaise, l’accord proposé se
résumait en : « un pays, deux systèmes » (c’est d’ailleurs la même proposition que fait la Corée du Nord à la Corée du Sud depuis 1953 : « un pays, deux système »).
L’économie de Hong Kong relève donc d’un
système capitaliste, sous contrôle de Pékin. Hong Kong n’est donc pas
« un pays indépendant » : c’est une province chinoise, mais administrée
de façon très spécifique.
Il est certain que la Chine n’envisage
pas un instant de revenir en arrière. Les guerres de l’opium sont bel et
bien terminées et Hong Kong restera à la Chine.
Le gouvernement chinois a donc expliqué
que le futur gouverneur de Hong Kong sera élu par les habitants du
territoire. Cependant, les candidats ne pourront pas être des hommes
sous influence faisant campagne avec des financements étasuniens et
britanniques : Pékin propose donc des candidats qui portent le principe
simple, mais complexe : « un pays, deux systèmes »…
Ce type de filtre est-il légitime ? Oui,
parce que le « laisser-faire » favorise de fait la fortune, l’argent de
l’étranger anglo-saxon, et, dans le cas particulier de Hong Kong,
aurait pour but une nouvelle séparation.
On aura remarqué que le gouvernement
chinois traite l’affaire par la négociation et un usage prudent des
forces de police. Mais il ne cède pas. L’humiliation des traités inégaux
du XIXème siècle n’est pas oubliée ! Aujourd’hui, la Chine a
réglé les questions de frontières avec la plupart de ses voisins, en
particulier la Russie. Reste la question de Taïwan et celles, en suspens, avec le Japon et le Vietnam.
Il y a là une tentative manifeste des
États-Unis de déstabiliser la Chine. Il y en aura d’autres, soyons-en
certains. N’accordons aucun crédit à ces manœuvres !
D.R.
kong-124814435.html
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